Histoire
Confrérie », ce mot était défini dans les dictionnaires de naguère comme étant : « un corps d’individus unis par un lien ».
Il s’agit bien en effet d’un corps, c’est à dire d’une association structurée d’individus, chacun y adhérant en tant que personne libre, unie par un lien qui en l’occurrence est l’Amour de la Mer et de ce qui s’y rapporte.
Les Frères constituant cette Confrérie se veulent les héritiers et les défendeurs des traditions de la marine à voile. Ils recherchent en particulier à promouvoir entre eux et autour d’eux, l’entraide, la solidarité, la camaraderie et l’hospitalité, tout en fortifiant leurs qualités marines ainsi que leurs connaissances et leur amour de la mer.
Cette éthique est soutenue par la résurrection en leur sein des us et coutumes des flibustiers des Antilles des XVI e et XVIIe siècles trop souvent confondus, à tort, avec les pirates et les forbans. Ces us et coutumes étaient fondés sur la discipline librement consentie, sur la tolérance, la prévenance et une solidarité approchant de la perfection.
Hommes libres par excellence, fiers marins, guerriers au courage insensé, impitoyables aux lâches et aux fourbes, aptes aux plus folles générosités, les Frères de la Côte de jadis ne devaient ils pas devenir les parangons des Frères de la Côte contemporains ?
Provenant de tous les horizons, tant professionnels que sociaux, Les Frères de la Côte sont avant tout des gens de mer qu’aucune préférence : politique religieuse nationale ou autre ne saurait diviser, sans que pour autant ils ne restent fidèles à leurs devoirs d’état et à leurs croyances.
La Confrérie, mondiale et universelle comme la mer, s’est développée au fil des ans.
Créée au Chili en 1951, parmi ce peuple de marins exemplaires (4500 kms de côtes dont le Cap Horn), la Hermandad de la Costa, (La Confrérie, mondiale et universelle comme la mer) s’est aussi développée au fil des ans en Europe : Belgique, Italie, France …et dans le monde puisqu’elle est maintenant présente dans 32 pays.
Au plan international, le Chili est reconnu à l’unanimité comme pays originel des Frères de la Côte.
L’Octalogue français traduit de l’espagnol est identique dans toute l’Europe. Il a pour origine celui de la Table de Gand en Belgique.
La Confrérie est dotée de structures propres et adaptées à chaque nation, mais qui sont sensiblement identiques.
Un Zaffarancho mondial, réunissant tous les 4 ans tous les Frères de tous les pays est organisé. C’est l’occasion pour tous les Capitaines Nationaux d’aborder et d’examiner comment améliorer les modes de fonctionnement de la Confrérie internationale.
Un site internet et la revue officielle internationale : the Tortuga Post permettent des échanges, la connaissance de ce qui se passe en dehors de nos frontières.
En France, La Confrérie française est organisée, au plan national, sous la forme d’une association loi de 1901 dont le Président national est reconnu comme étant le Grand Frère de France (à l’étranger il est de coutume de le reconnaître comme étant le Capitaine National). Il est secondé pour accomplir ses missions par un scribe (Secrétaire), et assisté d’un Bosco et d’un Subrécargue(Trésorier). Il est aidé dans ses relations avec les autres Confréries étrangères par la Vigie internationale issue du Conseil des Sages. Ce dernier, constitué de Frères fondateurs et des anciens Grands Frères de France assure, en autre, une veille concernant le respect des Statuts et des traditions de la Confrérie. C’est une force de propositions positives pour le bien-être et le bon devenir de la Confrérie.
Au plan local, la Confrérie est articulée en Tables ayant la même structure et qui correspondent chacune à un littoral particulier (lié à la zone où la Table a vu le jour).
La France comprend à ce jour 13 Tables ci-après : les Tables de Bretagne, Normandie, Isle de France, Flandre- Septentrion, Toulon-Provence, Marseille-mistral, Côte d’azur, Gascogne, Nouvelle Calédonie, Tahiti, Lion Tramontane, Aquitaine et Golfe Loire.
Chaque Grand Frère de Table est le responsable local de l’entité administrative et légale régie par la loi de 1901 et conforme aux statuts et RI nationaux qu’il a accepté.
Ces règles et cet idéal, reflets des us et coutumes des flibustiers des Antilles sont concrétisés en huit commandements qui constituent « l’Octalogue » solennellement et librement accepté par chaque Frère sous la foi du serment le jour de son intronisation.
Les Frères de la Côte recherchent inlassablement parmi les marins qu’ils côtoient et qui naviguent à la voile ceux qui paraissent susceptibles d’appartenir un jour à la Confrérie.
Lorsqu’un Frère pense avoir trouvé une recrue potentielle, il lui parle de la Confrérie et l’invite à assister au repas qui suit un Branle-bas ou un Boucan. Si l’invité semble attiré par la Confrérie, l’invitation pourra être renouvelée. Si l’intérêt du néophyte est affirmé, le Frère recruteur le propose à l’Engagement. Le Frère recruteur devenu le Parrain présente son filleul à tous les Frères lors de la cérémonie d’engagement. Un deuxième parrain est choisi. Celui-ci (le filleul) prête serment à l’Octalogue au cours de cette cérémonie. A partir de cet instant, il entre en quelque sorte en noviciat et participe à toutes les activités de la Confrérie. Il ne possède pas alors de droit de vote.
Si au terme de son engagement , son esprit et son comportement se sont montrés dignes des espoirs mis en lui, il sera intronisé très solennellement et deviendra « Frère de la Côte » pour la vie.
Mais si par malheur il venait à déroger gravement à ses obligations, il serait chassé de la Confrérie et abandonné sur une île déserte.